EXPRESSIONNISME ABSTRAIT, MINIMALISME

et ACTION PANTING

Ci-contre: Marc Rothko - "White and Blue" (1968), collection privée

Appelé Abstract Expressionnism par le critique américain Robert Coats, l’expressionnisme abstrait, appelé aussi école de New-York, est le premier mouvement authentique d’art abstrait américain. Né dans les années quarante, ce mouvement connu son heure de gloire dans les années 1950.

Les artistes expressionnistes abstraits rejettent le cubisme et le surréalisme, s’intéressant à la réalité de la vie américaine, aux problèmes sociaux et économiques générés par la crise de 1929, aux bouleversements dus à la seconde guerre mondiale, à la présence d’artistes européens influents menacés par le nazisme et réfugiés à New-York (Mondrian, Léger, Ernst, Breton, Mirõ). Cet art se développe pendant une vingtaine d’années et donne naissance à des courants analogues en Europe, au Japon et en Amérique du Sud.

L'extrême simplification de la composition, de la couleur et des formes, ainsi que l'exploration de techniques picturales inhabituelles, entraîna son succès dans un monde de l'art entiché d'originalité stylistique. Individuellement, les artistes travaillaient de manières très différentes. Les plus rigoureusement «abstraits» étaient Mark Rothko, dont les immenses toiles étaient souvent saturées d'une ou de deux couleurs intenses, ou à l’extrême d’une seule couleur comme Barnett Newman (on parle alors de minimalisme).

 

ACTION PAINTING

Jackson Pollock et Willem De Kooning étaient quant à eux plus «expressionnistes», leurs techniques gestuelles soulignant le processus même de la peinture et leur valant le titre d'action painters. Le terme est utilisé la première fois en 1952 par le critique américain Harold Rosenberg. La technique, appelée dripping, et inventée en 1946-1947 par Pollock : il répartit sur sa toile de la peinture qui sort d’un fond de boîte percé de trous et y ajoute des coulures obtenues par un bâton qu’il trempe et sort d’un récipient.

Cette forme d’écriture automatique permet la mise en scène de son état psychique et physique, conscient et inconscient. Le corps en mouvement de Pollock se déplace littéralement dans la peinture et participe à l’élaboration de l’œuvre. Pollock et Kline choisissent des couleurs à dominante noire, blanche et gris-bleu, alors que De Kooning joue de couleurs vives primaires rehaussées de noir et de blanc.

 

CARACTÉRISTIQUES :

Les artistes choisissent systématiquement de grands formats. Certains expriment leur perception des problèmes politiques, économiques et sociaux par des traces figuratives, d’autres les éliminent définitivement. Bien que possédant chacun une expression propre, ces peintres ont en commun le sens de la frontalité de l’espace pictural, l’absence de hiérarchisation des parties dans la toile qu’ils couvrent totalement de peinture (all over). L’aspect est aussi géométrique. La couleur posée en aplats plus ou moins étendus montre la rapidité d’exécution gestuelle.

 

ARTISTES :