ART BRUT

 

Ci-contre: Jean Dubuffet - "Ponge feu follet noir" (1947), collection particulière

Le peintre français Jean Dubuffet lance en 1945 l’expression «art brut» pour désigner des productions de toute espèce présentant un caractère spontané et fortement inventif, aussi peu que possible débitrices de l’art coutumier et ayant pour auteur des personnes obscures, étrangères aux milieux artistiques professionnels. Il renouvelle le vocabulaire figuratif de son époque lorsqu’il découvre le langage esthétique propre aux internés des hôpitaux psychiatriques. Par sa démarche, il dénonce le caractère sélectif et répressif de la culture et opte pour un art spontané, sans prétention culturelle et sans démarche intellectuelle.

En 1948, il fonde La Compagnie de l’Art brut avec des amis dont l’écrivain surréaliste André Breton et le peintre Antoni Tapiès. En 1976, le château de Beaulieu à Lausanne (Suisse) accueille le premier musée d’art brut qui comprend aujourd’hui plus de 15'000 dessins d’êtres «irréguliers». De nombreux artistes réalisent des œuvres d’art brut. Chacun d’eux est seul face à sa création puisque ce style reste réfractaire à tout esprit d’école ou de groupe.

 

CARACTÉRISTIQUES :

Jean Dubuffet travaille sur papiers mâchés ou froissés, planches de bois, matériaux de récupération mais aussi, comme d’autres artistes de l’art brut, sur toiles peintes à l’huile. Il intègre dans ses compositions des matériaux insolites comme du sable, des débris d’éponges, éléments de murs délabrés, de la rouille, qui mêlés à de la peinture laque ou à l’huile, créent une matière composite et brute.

Tantôt figuratifs tantôt abstraits, les dessins de style enfantin, les graffitis, les griffonnages, les signes rappellent les réalisations des aliénés qui illustrent leur enfermement et leur déraison par la répétition de motifs qui habitent tout l’espace de la toile, sans composition ni structure logique apparente et sans caractéristiques esthétiques définies.

 

ARTISTES :