ART NAÏF

 

Ci-contre : Le Douanier Rousseau - " Sleeping gypsy" (1897), Musée d'Orsay à Paris

L’art naïf prend la valeur d’un style en France à la fin du 19ème siècle. L’époque favorise une peinture en dehors de toute référence culturelle et esthétique face au dirigisme des institutions artistiques. Sans jury, le Salon des Indépendants, fondé en 1884, admet toutes créations. La peinture naïve, pratiquée par des artistes amateurs, se définit par son ingénuité, n’ayant que peu d’affinité, tant sous le rapport de l’inspiration que sous celui de la technique, avec le plus grand nombre de créations de leur temps.

Parallèlement, avec l’avant-garde cubiste et pré-abstraite, des personnalités comme Picasso, Robert Delaunay ou Kandinsky accordent une attention privilégiée à l’art des enfants et des aliénés comme à celui des naïfs. Et lorsque, en 1927, la collection des peintures naïfs est mise en vente, ce n’est plus de «musée des horreurs» que l’on parle, mais de «musée du labeur ingénu».

La première grande exposition consacrée aux naïfs, à Paris, date de 1937 sous le titre «les maîtres populaires de la réalité». Ce titre, choisi par les organisateurs, souleva de vives discussions révélatrices, en un sens, de la difficulté reconnue à classer l’art des peintres représentés. D’aucuns lui préféraient l’expression «primitifs modernes», d’autres, celle de «peintres naïfs» ou peintres «instinctifs, autodidactes ou encore peintres du dimanche».

 

CARACTÉRISTIQUES :

Les naïfs peignent le quotidien aussi bien que les sujets recensés par la hiérarchie classique ou académique des genres. La perspective conique, trop élaborée, n’intervient pas dans la définition de l’espace. Dans un souci décoratif, les peintres peuplent leurs tableaux de détails minutieux. Les couleurs gaies sont posées en aplat. Le coup de pinceau menu anime la surface peinte.

 

ARTISTES :