POST-IMPRESSIONISME

et ECOLE DE PONT AVEN

 

Ci-contre: Vincent Van Gogh - "La Méridienne" ou "La sièste" (1890), Musée d'Orsay à Paris

Dans les deux dernières décennies du 19ème siècle et au tout début du 20ème siècle, le post-impressionnisme est représenté par des peintres n’ayant pas grand-chose en commun, sinon leur point de départ, l’impressionnisme. Cette période est dominée par Paul Cézanne, Paul Gauguin et Vincent Van Gogh.

Dès la fin du 19ème siècle, les peintres entreprirent de représenter non seulement ce qu'ils observaient, mais aussi ce qu'ils ressentaient, l'art devenant désormais libre d'exprimer des émotions autant que la réalité matérielle. Cette période d'expérimentations techniques et thématiques ouvrit la voie aux audaces plus radicales qu'allaient manifester les générations suivantes.

 

Vincent Van Gogh (1853-1890)

Van Gogh, qui n’a exercé son art que pendant dix ans, est aujourd’hui l’un des peintre le plus célèbre du monde. Cette célébrité est due en partie à sa vie mouvementée qui a fait de lui un artiste mythique à plus d’un égard. Les nombreuses étapes de sa vie témoignent de sa recherche constante de nouveaux objectifs, mais aussi du sens de la vie. Ce peintre, qui de son vivant ne vendit qu’un seul tableau et dont les œuvres atteignent aujourd’hui des sommes colossales, est marchand de tableaux à La Haye, à Londres et à Paris, maître auxiliaire à Ramsgate et prédicateur à Isleworth. Il travaille dans une librairie à Dordrecht, poursuit des études de théologie à Amsterdam puis passe deux années à évangéliser le Borinage, en Belgique. Auprès des mineurs, il commence à s’intéresser sérieusement au dessin ; c’est chez eux que s’opérera la métamorphose du prédicateur en artiste, dans le cadre d’une misère noire. Toute la vie de Van Gogh sera placée sous le sceau de la solitude, de la pauvreté et d’un travail acharné.

Si sa formation est avant tout celle d’un autodidacte, il n’en respecte pas moins les traditions et copie les maîtres, principalement Jean-François Millet. Il cherche un appui professionnel à l’académie de Bruxelles, puis auprès de son cousin Anton Mauve, un représentant important de l’école de La Haye, qui lui permet de partager son atelier et, à partir de l’automne 1885, il fréquente l’Ecole des beaux-arts d’Anvers.

Van Gogh arrive à Paris au printemps 1886, et s’installe chez son frère Théo. Il suit les cours de l’atelier de Cormon, où il fait la connaissance d’Henri de Toulouse-Lautrec, puis d’Emile Bernard avec qui il restera lié jusqu’à sa mort. Au mois de juin, Théo et lui emménagent à Montmartre, dans un appartement où il aura son atelier. Grâce à la position de Théo sur le marché de l’art, Vincent fait la connaissance des impressionnistes qu’il apprend à apprécier au fil de temps et qui lui serviront de modèle pour sa propre peinture. C’est le début de son amitié avec Paul Gauguin, avec qui il va peindre en plein air.

En février 1888, laissant Théo à Paris, il vint s’installer à Arles, à la recherche de plus de couleurs et de soleil. C’est là qu’il produisit, pendant les deux dernières années de sa vie, ses œuvres les plus remarquables. Paul Gauguin lui rend visite à Arles, mais ils ne parviennent pas à s’entendre et ce qui devait devenir une communauté d’artistes n’aura duré que quelques semaines. Possédé par une véritable rage de peindre, Van Gogh travaille sans répit, jusqu’à l’épuisement physique, la crise et finalement la mutilation lorsqu’il se tranche un bout d’oreille avec un rasoir.

Après divers internements, le 17 mai il quitte la maison de santé de St-Rémy, puis se rend à Paris où il passe quelques jours avant de partir pour Auvers. Dès le lendemain de son arrivée, il se précipite sur son chevalet et peint des portraits, des vues du village et des paysages dont le dynamisme et l’intensité chromatique sont bouleversants. Le 27 juillet 1890, écrasé par le poids de sa solitude, Vincent se tire un coup de revolver et meurt deux jours plus tard, en présence de son frère. Ci-contre: Vincent Van Gogh - "Les cyprès et l'arbre en fleurs" (1899), collection particulière

 

Paul Gauguin (1848-1903)

 

Gauguin est surtout connu pour les œuvres qu’il réalisa durant ses séjours en Polynésie, mais, en fait, c’est essentiellement en lui-même qu’il puisa son inspiration. Avant de devenir peintre professionnel, son goût fut influencé par les impressionnistes et notamment par Pissarro. Gauguin était un riche agent de change parisien quand il entra en contact avec les impressionnistes, auxquels il acheta plusieurs tableaux. Comme lui-même commençait alors à peindre, il présenta ses oeuvres dans leurs expositions à partir de 1879. Mais c’est seulement en 1883 qu’il décida de se consacrer entièrement à la peinture.

Pendant l’été 1888, Paul Gauguin abandonne l’impressionnisme pour une peinture épurée recherchant une richesse poétique et un sens du sacré plus que de la réalité. De jeunes peintres optent avec lui pour le cloisonnisme et le synthétisme. Pont-Aven, village du Finistère, donne son nom au Groupe (école de Pont-Aven). La Bretagne, isolée des courants continentaux, semble une terre immuable hors du temps, qui attire les artistes.

Après l’échec de son voyage à Arles pour retrouver Vincent Van Gogh, Gauguin vécut encore deux années d’activités fébriles en France, avant de partir, en avril 1891, pour Tahiti, où il allait passer la plus grande partie du reste de son existence. Ci-contre: Paul Gauguin - "Deux Tahitiennes avec mangues" (1889)

 

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901)

Si Van Gogh choisit de se suicider pour échapper à ses tourments, Toulouse-Lautrec quant à lui préféra s’en remettre aux désordres des nuits parisiennes. C’est là seulement, dans le tourbillon des plaisirs frelatés, qu’il pouvait oublier sa terrible déchéance physique : depuis son enfance, il fut affecté d’une maladie osseuse incurable, et des chutes de cheval le laissèrent infirme pour la vie. Mais ce génie, s’il avait du mordant, n’était ni amer ni sombre. Sa difformité, paradoxalement, le libérait des contingences ordinaires, et si ses excès le firent mourir prématurément, il n’en fut pas moins le créateur d’un style original et vif qui continue de séduire. Ci-contre: Henri de Toulouse-Lautrec - "La Toilette" (1896), Musée d'Orsay, Paris

 

ARTISTES :

Vincent Van Gogh, Henri de Toulouse-Lautrec, Paul Cézanne, Paul Gauguin