RÉALISME, NATURALISME et GLASGOW BOYS
Ci-contre: Jean-François Millet - "Les Glâneuses" (1857), Musée d'Orsay à Paris
Gustave Courbet, personnalité majeure du réalisme, adopte ce terme en 1855 pour désigner un style de peinture né en France après la révolution de 1848. Le réalisme rejette l’inspiration imaginaire du romantisme et le formalisme académique. Les peintres n’imposent ni une théorie esthétique ni un style homogène, mais une vision objective et simple de la vie contemporaine accessible à tous, une prise en compte sans complaisance de la vie telle qu'elle était.
CARACTÉRISTIQUES :
Les peintres donnent une valeur expressive au dessin par la simplification et la stylisation. Le sujet est éclairé par une source lumineuse d’atelier, provenant en général d’en haut à gauche, et le tableau s’élabore selon la tradition, des couleurs sombres vers les couleurs claires. Il se charge d’ombres épaisses et révèle des couleurs brouillées et terreuses. La facture fait apparaître une pâte savoureuse et souvent épaisse.
L’histoire de l’art distingue aujourd’hui le naturalisme du réalisme. L’observation scientifique empruntée à l’histoire naturelle et appliquée aux faits sociaux mène au roman naturaliste élaboré par Emile Zola vers 1880. L’intérêt pour l’authenticité qui se fait jour en littérature (Georges Sand), l’empreinte du réalisme et de certaines innovations techniques impressionnistes, génèrent en Europe une tendance naturaliste. Les naturalistes s’intéressent au monde qui les entoure et se débarrassent des arguments historiques et polémiques du réalisme. Ils peignent sur de grandes toiles des sujets modernes et observent la vie paysanne et ouvrière avec le désir de suggérer un travail pénible mais digne. La palette s’éclaircit et les peintres renouent avec le non finito, donnant l’apparence de l’esquisse. Ci-contre: Jean-Charles Cazin - "Village aux moulins"
En écosse, un groupe de peintres se forme vers 1880 autour de William York Macgregor et de James Guthrie dans le Glasgow industriel sous le nom de Glasgow Boys. Il s’agit d’un mouvement naturaliste appelé aussi école de Glasgow, qui rejette la hiérarchie des genres et le métier impersonnel dictés par le goût officiel de l’Angleterre victorienne. Les peintres représentent avec prédilection la vie campagnarde, s’attachant à préciser l’apparence physique des figures et des objets, décrivant l’état permanent de la nature et non ses manifestations temporelles et atmosphériques. La matière picturale, résultat d’une touche spontané, laisse de forts empâtements.
ARTISTES :