NÉOCLASSICISME et ORIENTALISME

 

Ci-contre: Jean-Auguste Dominique Ingres - "La Grande Odalisque" (1814), Le Louvre à Paris

Le néoclassicisme est né d'un rejet du rococo et du baroque tardif vers la fin du 18ème siècle. Les artistes néoclassiques voulaient un style qui puisse transmettre de nobles valeurs morales telles que justice, honneur, patriotisme, et puisèrent pour cela aux sources formelles de l'Antiquité classique, grecques et romaine. L’espace pictural s’enrichit des artifices du théâtre tragique par les costumes, les mimiques et les gestes éloquents Les personnages, grands, peu nombreux et espacés s’étalent en frise au premier plan. Le fond, parallèle à la surface fait écho au rectangle du cadre par un rappel de motifs géométriques (joints des pierres de taille, arêtes et décrochements). Ainsi fermé, l’arrière-plan concentre l’attention du spectateur sur les figures. Le décor sobre et l’absence d’anecdote mènent à l’essentiel et accusent la sévérité dus tableaux néoclassiques.

Le 18ème siècle verra naître une séduction de l’Orient en Europe. L’orientalisme regroupe des œuvres sculptées et peintes par des artistes de tendances diverses au 18ème et 19ème siècle, surtout en France. Le merveilleux, la séduction et le luxe que l’on prête à l’orient grisent les artistes depuis l’Antiquité. Au 18ème siècle, toutefois, avec la tragédie de Racine « Bajazet », les ballets turcs de Molière ou les portraits en costume oriental de Rembrandt, ce n’est qu’une image anecdotique de l’Orient qui est restituée. Au 19ème siècle par contre, la campagne d’Egypte (1798-1799), la guerre d’Indépendance de la Grèce (1821-1829), la guerre de Crimée (1854-1955) et l’ouverture du Canal de Suez en 1869 éveillent un exotisme documenté. Les artistes voyagent, étudient les cultures et l’univers familier du Moyen-Orient, ils enquêtent à Alger, au Caire et à Constantinople (l’actuelle Istanbul). L’orientalisme oscille entre l’émotion picturale romantique et la concision du reportage. Ci-contre: Jean-Léon Gérôme - "Recrues Egyptiennes traversant le désert" (1857), collection particulière

 

Les peintres décrivent les femmes alanguies et mystérieuses dans les harems et les hommes dans les activités intrépides (scènes de chasse et ce batailles). Les tableaux montrent les particularités du paysage, le désert par exemple, et observent scrupuleusement les riches costumes, la vie quotidienne et l’habitat. Les thèmes sont traités avec une grande précision de dessin. La lumière chaude et limpide accuse les contrastes du clair-obscur. Les couleurs chatoyantes magnifient les scènes. Ci-contre: Jean-Léon Gérôme - "La prière au Caire" (1865), Kunsthalle, Hambourg

 

CARACTÉRISTIQUES :

Les peintres corrigent la nature pour atteindre la perfection. Ce principe appelé «beau idéal», s’inspire des maîtres classiques (Raffaello et Nicolas Poussin) et associe une connaissance irréprochable de l’anatomie et des proportions influencée par les œuvres les plus parfaites de la statuaire gréco-romaine. Les figures au modelé sculptural sont d’abord dessinées nues sur un réseau linéaire (mise au carreau). Lors de l’élaboration de la peinture, effectuée par étapes successives, certains personnages sont parés de drapés majestueux tandis que d’autres conservent la nudité héroïque. Une lumière froide enveloppe les personnages. La surface du tableau reste parfaitement lisse.

 

ARTISTES :